L'éco-construction est dans l'air du temps. Les études le confirment : les Français aspirent à un habitat plus respectueux de l'environnement. Un secteur, jusque là assez marginal, est en train de prendre son essor. Préserver l'écosystème et diminuer au maximum les dépenses d'énergie, tels sont les objectifs de ce type d’habitation.
La manière dont les maisons sont construites a des conséquences sur la planète. Les enjeux environnementaux, la pollution industrielle, la déforestation, et les changements climatiques sont tous des résultats de nos habitudes quotidiennes et l'habitation est la cause majeure de tous ces effets. L’éco-construction est un vaste domaine, Franck Faulconnier peut en témoigner. Maître d’œuvre de sa propre maison à côté de Vichy, il a planché pendant des mois sur les plans, l’architecture, les matériaux à utiliser, les techniques à adopter. Il s’est informé, documenté, s’est rendu à plusieurs salons de l’habitat. Il a étudié, comparé pour finalement arrêter ses choix sur la conception d’une maison passive.
« Pour mener à bien notre projet d’éco-construction, en raison des coûts exorbitants pratiqués par les constructeurs, nous avons dû faire le choix de la maîtrise d’ouvrage. Sinon, on n’aurait jamais pu nous orienter vers ce type d’habitat. Ce fut un choix réfléchi même s’il faut avouer que c’est quasiment une deuxième activité à temps complet. » De formation ingénieur, chef de projets industriels dans une entreprise vichyssoise, il consacre le peu de temps qu’il lui reste en journée et tous ses weekends à sa maison. Tracer les plans, contacter les artisans, passer matin, midi et soir sur le chantier, se garder certains travaux (installation du puits canadien, terrassement, montage des portes de garage, électricité, isolation, pose du bardage bois…) telles ont été, sont et seront ses occupations pour les mois à venir. « C’est beaucoup de temps, d’énergie, de sacrifices. Ma femme et mes trois enfants ne me voient pas beaucoup les weekends mais l’enjeu vaut vraiment le coup. A la fois elle correspond à nos valeurs et principes mais en plus, c’est la maison de « demain » que nous construisons. Ce que nous mettons en place aujourd’hui fera partie des normes obligatoires dans les années à venir. Donc quitte à se lancer dans un projet de construction autant être avant-gardiste ».
L'Etat encourage la construction écologique grâce à la mise en place d'aides financières sous formes de subventions et de crédits d'impôts. « Nous n’avons pas fait le choix de poser des panneaux solaires. L’investissement de départ est beaucoup trop important. De plus, la réduction d’impôts et le rachat par EDF tendent à diminuer. Nous avons préféré opter pour quelque chose de plus simple et plus fiable à gérer : un chauffe-eau thermodynamique (utilisation des calories de l’air).
Quant aux aides et autres subventions de l’Etat, nous n’avons droit à rien. En construisant passif, on a une meilleure performance énergétique que la norme actuelle RT 2012, spécifique au concept BBC, mais paradoxalement on a droit à aucune aide. Les maisons passives ne sont pas concernées... »
La maison sera hors d’air, hors d’eau d’ici la fin de l’année 2011.
L’emménagement est prévu, quant à lui, pour le printemps prochain.
« Tous les travaux ne seront pas finis mais dès qu’elle est un minimum habitable, on y va ! Comme ça, quitte à continuer à travailler dans la maison, j’aurai ma petite famille avec moi »
Si sa maison est passive, une chose est sûre, lui ne l’est pas…
Céline Faulconnier
